AUDIOVISUEL Gérard Louvin quitte la société qui a toujours travaillé en exclusivité pour la chaîne TF 1 contrôle la maison de production Glem
P. G. [28 janvier 2004]
Une ère s'achève. Glem, l'artisan de tous les succès de TF 1 depuis la privatisation de la chaîne, change de mains. Détenue par Gérard Louvin, la maison de production est désormais dans le giron de la grande chaîne privée. Le groupe TF 1, qui détenait déjà 73% de Glem, en a acquis la quasi-totalité. Le montant de la transaction n'a pas été communiquée.
Dans les faits, cette opération capitalistique ne devrait pas changer grand-chose aux relations entre la chaîne et la maison de production. Glem ayant en effet travaillé en exclusivité pour TF 1. Intéressé au capital, Etienne Mougeotte, s'est toujours préoccupé du devenir de cette société de production. Tout comme Patrick Le Lay qui entend désormais peser de tout son poids sur l'entreprise.
Cette acquisition par TF 1 témoigne de l'intérêt du PDG de la chaîne pour la production. Encore récemment, il a réitéré sa volonté de travailler en priorité avec des entreprises qui étaient directement liées à la nébuleuse TF 1. Notamment pour les programmes de flux, qu'il s'agisse de divertissement comme de téléréalité.
Alors que les chaînes de l'audiovisuel privé se livrent une concurrence sans merci, une telle stratégie permet à la chaîne leader de sécuriser ses approvisionnements en programmes sans jouer la surenchère avec M 6 pour ne pas la nommer.
La montée dans le capital de Glem s'est faite méthodiquement. C'est en 1995 que TF 1 a acquis la majorité des parts en reprenant 60%. Encore cette fois et alors que TF 1 s'arroge la quasi-totalité de l'entreprise, Gérard Louvin aurait sans doute aimé profiter de ces ultimes négociations pour devenir un membre incontournable de l'état-major de TF 1 et pourquoi pas le directeur des programmes de la chaîne. Il revendiquait encore récemment les plus grands succès d'audience de TF 1.
Lors de la privatisation en 1987, TF 1 faisait le plein de téléspectateurs grâce à «Sacrée soirée», l'émission animée par Jean-Pierre Foucault. C'était aussi le temps d'«Intervilles», des «Années tubes», «Si on chantait», ou encore «Disney Parade». Plus récemment et dans un tout autre genre, c'est Glem qui a produit «Greg le millionnaire», «L'Île de la tentation». Mais, aujourd'hui, Endemol semble avoir progressivement remplacé Glem aux palmarès des grandes réussites d'audience.
Gérard Louvin ne devrait pas repousser une opération qui présente des avantages. Elle lui permet de glaner de l'argent frais qui améliorera les comptes de son holding LV & CO. Cette dernière en profitera pour régler le dédit qu'il doit à Lagardère. Impliqué dans la radio, Gérard Louvin a tenté de céder Voltage au groupe de médias. Une opération que le CSA n'a pas voulu valider.
Il reste maintenant à trouver un successeur au patron emblématique de Glem qui est par ailleurs organisateur de spectacles et de grandes comédies musicales à succès.
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